Dessine moi eux...

Et je continue avec miss Lucile !

Viviane ou celle qui est de notre monde et d’un autre :



Viviane est celle qui est née humaine mais se destine à la spiritualité. A la fois attachée à notre terre par la forêt de Brocéliande où elle apparaît comme une humaine ordinaire, et au monde spirituel de son palais du lac, elle ne cesse de passer d’un monde à l’autre.
Viviane, avant de devenir la dame du lac n’était qu’une fille de noble comme les autres. Elle avait pourtant été pourvue de dons à sa naissance mais n’en avait pas conscience. Ces dons la poussaient seulement à se retirer bien souvent au cœur de la forêt dans son endroit préféré : la fontaine de Barenton. C’est grâce à sa rencontre avec Merlin qu’elle apprend à cultiver ses capacités et devient alors la Dame du Lac. Elle est alors une femme-fée protégée par les sortilèges du lac qui lui donnent accès à l’Autre Monde.
Lucile est un peu comme ça pour moi. Elle est avec nous sur cette terre avec ses pensées rationnelles mais elle a en elle la capacité d’explorer des mondes magiques et d’en ouvrir la porte aux autres.

Au tour de San maintenant...

Pour San j'ai choisi un personnage qui ne vient pas à rpoprement parler d'une légende mais qui a pourtant beaucoup fait parler d'elle...

La fée Clochette
ou la plus facésieuse des fées :



La fée clochette est loin pour moi de l'image blonde et un peu cucul que Disney a voulu lui donner.
La fée Clochette c'est d'abord un rêve d'enfant, un être merveilleux qui vient nous tirer de notre lit pour nous emmener au pays imaginaire, qui nous fais voler avec sa poudre magique et nous conduit dans des aventures hors du commun.
La fée clochette c'est aussi un concentré de simplicité d'humour et de franchise. Elle ne cache jamais ses sentiments, tristesse, colère et surtout joie...
Mais, et on a tendance à l'oublier, la fée clochette c'est aussi un petit bout de femme avec un grand caractère. Oui, Clochette est une femme qui aime, fait des caprices et adore jouer les coquettes.
San pour moi concentre en elle un beaucoup de caractère, d'humour, de joie de vivre et une grande part d'imaginaire.

Waouh, tu nous as fait patienter un petit peu, mais ca en valait la peine! Les correspondances que tu trouves entre ces personnages et nous sont vraiment très intéressantes! Les archétypes arthuriens se prêtent vraiment à ce jeu. Et ce sont des personnages qui me sont aussi chers, tant par l'oeuvre de MZ Bradley, que par Loisel qui rend bien le caractère de la fée Clochette (qui s'appelle Tinn-Tam dans l'oeuvre de James Mattew Barrie).

Je suis vraiment très honorée que tu m'associes à Viviane! c'est amusant parce que quand tu as fait le rapport entre sil et Morgane, je me suis dit alors que je me trouvais plus proche de Viviane! Quant à mes liens avec le Val sans retour et la fontaine de Barenton...
J'aime bien cette position, "à cheval" entre deux mondes, un peu passeur entre les deux.

Hu hu, très enchantée de me voir sous les traits de la fée Clochette. Très bien trouvé, ce n'est pas pour rien que j'ai porté plus d'un an des clochettes au bout de mes cheveux (je trouverai le moyen d'en remettre prochainement) et que j'ai un grelot à mon sac à dos.

Avec réflexion, je dirai même un peu plus. La fée Clochette, c'est vrai ne cache pas ses sentiments. Elle peut être gentille intentionnée vers les personnes qu'elle aime, mais aussi colérique et redoutable contre celle qu'elle déteste. Elle ferait tout pour Peter Pan, jusqu'à aller voir le capitaine Crochet et ne pas hésiter à se sacrifier, mais concernant Wendy et Rose (une petite fille dans la série des Peter-Pan de Loisel) la jalousie et la méchanceté sont très présentes. Dans Loisel, elle emmène Rose dans la gueule du croco. Couic pour Rose donc.

Je me suis dit aussi que ce n'est pas pour rien que la fée Clochette vit dans le pays imaginaire. C'est un pays où l'on fait ce que l'on veut, ou tout est possible. Mais le prix à payer en est cher, c'est l'oubli. Oubli de ceux qui ne sont plus, oubli de ce que l'on a fait. C'est dans un sens appéciable mais ça peut être à double tranchant. Concernant ma petite personne je me plais à penser (vrai ou faux) que j'ai la mémoire sélective. Bien sûr les démons du passé sont longs à oublier, mais je préfère ne m'attarder que sur les personnes et les moments qui m'ont vraiment plus. D'un voyage je ne vais penser qu'aux bons moments et non pas au trajet, à la chaleur étouffante, à la polution ou je ne sais quoi encore.
Comme pour l'île imaginaire, les indiens, les sirènes, les centaures et non pas les rues froides et lugubres d'un Londres où trainent les prostitués.

Encore un détail. La fée Clochette n'est pas la seule fée à vivre au Pays Imaginaire. Cependant elle est la seule à cotoyer les enfants, lutins et centaures (toujours pour Loisel). Ca se traduirait peut-être que je cherche le côté magique en les personnes qui me semble avoir un petit truc en plus, une petite touche d'enchantement, une petite touche de rêve.

Je sais que ce n'est pas vraiment le but de cet exercice mais comme Lucile m'a posé la question "et toi, tu te vois correspondre à qui?" , je vais essayer de répondre.
Comme pour San, je n'ai pas choisi des légendes traditionnelles parce qu'il faut bien avouer que rares sont les personnages féminins qui ne soient pas des plantes vertes dans les légendes.

Je vous propose donc au choix Alice au pays des merveilles ou la Wendy de Peter Pan.

Commençons par Alice:



Alice c'est l'humaine qui s'évade dans ses rêves. Je sais que ce livre foisonne de références psychanalytiques mais comme je ne m'y connais guère dans ce sujet, je me baserais plutôt sur mes impressions.
Alice pour moi utilise ses rêves pour se confronter à la réalité. Ne pouvant pas faire face aux obstacles de la vie, elle les combat dans son monde imaginaire à elle. Elle vit ses fantasmes et se confronte à ses peurs, c'est ainsi qu'elle peut évoluer et grandir.
C'est aussi une enfant dotée d'une imagination fertile qu'elle garde pour elle.

Passons maintenant à Wendy :



Wendy est elle aussi humaine mais voyage au pays imaginaire grâce à un personnage qu'elle aime et admire : Peter Pan. Elle aimerait beaucoup lui ressembler mais n'a pas la force d'abandonner sa vie terrestre et ses proches au profit de ses rêves. Elle ne fait que passer par le pays imaginaire mais n'y reste pas.
Wendy c'est aussi la conteuse qui raconte des histoires sans jamais oser y participer.
Et puis Wendy c'est également la maman, celle qui veille sur les autres et se sent responsable d'eux car c'est le seul rôle qu'elle se permet de prendre dans l'histoire.

Voilà, Maintenant à vous de me dire ce que vous en pensez.

Effectivement, dans les légendes arthuriennes, tu nous as laissé les beaux rôles, il ne restait plus que Guenièvre et Ygerne. Quoique pourquoi pas des personnages masculins? Cependant, tu es indéniablement très féminine tout comme San!

Alice tout comme Wendy sont de très beaux personnages, d'ailleurs je vous recommande chaudement la lecture des oeuvres originales, et surtout de ne pas vous contenter des versions Disney où toute la cruauté, la souffrance a quelque peu disparu.
Les caractères sur lesquels tu insistes chez ces deux personnages sont très marquants, et très sévères aussi quelque part! Il y a des histoires auxquelles tu participes!

Quant aux personnages...;
Alice, c'est pour moi surtout un personnage pétri de bon sens, qui cherche à trouver une logique, une cohérence dans le monde (son monde...) auquelle elle est confrontée. Elle n'hésite pas à porter un jugement assez sévère sur les personnages autour d'elle. Si parfois elle représente le seul ilôt de rationalité au milieu de la partie (peu-être la rationalité nécessaire pour mettre en évidence la folie par contraste), son bon sens la rend parfois un peu naïve. La raison ne suffit pas à appréhender ce monde, et parfois il faut devenir un peu fou pour comprendre, ou laisser sa conscience se dilater, devenir poreuse, pour pouvoir appréhender d'autres réalités, d'autres sens.
cependant, si on part du principe que le wonderland est une projection de sa psyché (étant donné que c'est un rêve..), on peut supposer que certaines parties d'Alice sont cruelles, menteuses, absurdes, méchantes, folles! C'est la Mad Tea Party qui me frappe le plus: c'est un moment très ritualisé, avec un protocole, mais qui est vide de sens pour tous! Et finalement, ça finit par déraper, l'absurde prend le dessus chez tous les personnages. Le personnage d'Alice est obligé de se crisper dans une attitude très rationnelle pour pouvoir rester intègre face à cette débauche de folie et de non-sens.
Finalement, c'est le chat de Chester qui pose les bonnes questions:

"-We're all mad here. I'm mad. You're mad.
- How do you know I'm mad? said Alice.
- You must be, said the Cat. Or you wouldn't have come here."

Alice est-elle folle ou pas? Elle se le demande: elle explore la partie la plus folle d'elle-même, son inconscient profond, et se demande ce qui est vrai, de cette folie que laisse entrevoir ce monde, ou de son bon sens, un peu artificiel?
Serions-nous fous si nous laissions aller notre rationalité, qui est finalement là pour imposer une cohérence au monde, qui n'en a pas forcément, et nous empêcher de sombrer dans la folie?

Mais ça serait intéressant d'en savoir plus!



Wendy, c'est un peu pareil je trouve. C'est elle qui garde le plus longtemps les souvenirs du monde réel, alors que tous les enfants perdus oublient. Malgré l'aventure, elle introduit le sens des réalités, et du confort quotidien. C'est aussi la source d'affection des enfants! Elle participe quand même aux aventures de Peter et des enfants, mais un peu de loin; elle se tient prête à s'occuper d'eux quand ils reviendront fourbus après un combat contre les pirates ou les indiens!
A noter quand même, que c'est la seule à revenir à Neverland après son retour à Londres! C'est aussi probablement la seule qui garde un souvenir vivace des aventures vécues: c'est vraiment l'adulte pour qui tout s'inscrit dans une temporalité. Chez les autres, les aventures ne sont là que pour être vécues dans l'ici et maintenant: le passé et sa remémoration n'ont pas de sens.

Voilà comment je vois San!



Ca fait très longtemps que j'ai cette image mais je ne savais pas trop comment expliquer qu'elle me faisait penser à San.

Sur la photo, on voit clairement que la fille est folle. Elle porte un masque à gaz pour éviter de respirer les fumées roses qui rendent fous mais c'est elle-même qui les sécrètent!

San pour moi, c'est la folie mais ce n'est pas du tout péjoratif! Elle est "habitée", elle vit à 100% sans retenue. On devient fou quand on a plus aucune limite, plus rien qui nous empêche d'être nous. Mais bien sur, la folie est la vision qu'on les autres sur la personne libérée de ces chaines.
San, c'est le "pops" de miel pops, la bulle de savon qui éclate!
Ce n'est pas une lumière continue à laquelle on s'habitue et dont on pourrait se lasser, c'est une étincelle de lumière changeante qu'il faut suivre tellement elle est vive.
Je n'arrive pas à être plus clair...c'est frustrant!
Elle est une drogue aussi car on ne peut plus s'en passer une fois qu'on y a gouté...

Très bel éloge de San! Bravo !

Je trouve que ça lui corresponds tout à fait et j'aime beaucoup la photo.

C'est vrai que San c'est un peu le petit grain de folie qui donne du piment à la vie. C'est vrai aussi que l'idée de lumière lui va bien. D'autre moins imaginatif aurait dit "un rayon de soleil" mais c'est vrai que le rayon de soleil est une lumière fixe à laquelle on s'habitue, qui nous rend joyeux mais sans plus. San c'est bien plus que ça... C'est un peu comme une luciole capable d'éclairer toute une pièce quand elle y pénètre et qui changerait de couleur sans arrêt.

En tous cas c'est vraiment bien trouvé !

Ca fait 10 minutes que je lis et relis... et qu'aucun mot ne me vient, sinon : snif.
Ainsi je suis folle? Hum...d'accord! Je ne savais pas que je pouvais à ce point sembler pétillante, mais c'est sur qu'à sautiller partout et faire de grands gestes tout le temps ça devait bien arriver un jour.
Quand j'étais petite, j'étais plutôt timide, voir même Timide-Girl tellement j'étais timide. Alors que peut-être pour contrer cette timidité je me suis mise à remplir mon espace, quoiqu'il en soit, je me dit souvent "zut, la vie est pleine de surprises et de choses fantastiques, alors il faut le montrer, il faut en profiter!"

Peut-être que je n'ai pas non plus envie de faire taire la petite fille qui est toujours en moins, celle qui allait sous la pluie battante touiller les flaques d'eau au pied du vieil arbre de l'école pour attiser la tempête (un truc de sorcière, si si). Peut-être que parce que ce monde est si dur, sans cacher ce qui nous fait peur, il faut s'accrocher à ce qui nous donne envie de continuer.
Peut-être tout ça.... ou peut être que je cherche à justifier mon sautillage et mes cris stridents

Par contre le rose... murf quand même.