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| L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre | |
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Lucile Admin
Messages : 144 Date d'inscription : 08/09/2007 Age : 41 Localisation : ici
| Sujet: L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre Jeu 20 Déc - 16:19 | |
| Voici un livre que j'affectionne particulièrement et devrait vous faire réfléchir autant que moi. Ce n'est pas du tout un ouvrage de spiritualité, enfin pas au sens propre, mais il n'est pas sans lien... Voici donc l'art de la simplicité! Un avertissement avant: après avoir lu ce livre, toutes les personnes que je connais ont commencé à faire un grand tri dans leurs possessions. Moi-même j'ai vidé deux sacs poubelle de 100 l pour une chambre de 20m2!! Pourquoi donc, allez vous me demander... Dominique Loreau a vécu 26 ans au Japon (cela n'est pas sans lien avec la suite!); dans son ouvrage, elle explique combien nous entassons d'objets autour de nous, pour toutes sortes de raison: difficultés à jeter ("moi, je garde tout, on ne sait jamais, ca pourrait servir"), souvenirs ("c'est un caillou que j'ai ramassé il y a dix ans sur telle plage!"), liens à quelqu'un ("c'est untel qui me l'a offert, je peux quand même pas le jeter, ce serait un manque de respect!). Les mangas (ou tout les objets à série) sont une vraie plaie pour ça: "je veux finir la collection, même si je les lis plus trop, c'est dommage de laisser une collection incomplète!" ou "ça sert à rien de les revendre, je n'en retirerais rien!"). Et finalement, nos intérieurs sont envahis par des vêtements que nous ne mettons plus, des objets que nous n'utilisons pas, des bibelots que nous ne remarquons même plus tellement ils sont cachés par la masse. Voici donc en extrait comment elle aborde le matérialisme. « Dans nos sociétés occidentales, nous ne savons plus vivre simplement, nous avons trop de biens matériels, trop de choix, trop de tentations, trop de désirs, trop de nourriture. Nouss gaspillons, détruisons tout. Nous utilisons des couverts, stylos, briquets, appareils photo jetables… dont la fabrication génère la pollution. Ce n’est qu’après avoir éliminé que de nouvelles perspectives se feront entrevoir et que des fonctions essentielles telles que s’habiller, manger ou dormir prendront une autre dimension, bien plus profonde. Il ne s’agi pas d’atteindre la perfection mais une vie plus riche. L’abondance n’apporte ni la gâce ni l’élégance. Elle détruit l’âme et l’emprisonne. La simplicité, elle, résout beaucoup de problèmes. Cessez de trop posséder, vous aurez plus de temps à consacrer à votre corps. Et lorsque vous vous sentez bien dans votre corps, vous pourrez l’oublier et cultiver votre esprit, accéder à une existence pleine de sens. Vous serez plus heureux ! La simplicité, c’est posséder peu pour laisser la voie libre à l’essentiel et à la quintessence des choses.
« Ils possédaient des boîtes et des boîtes de choses attendant d’être utilisées un jour, et pourtant, les Klein avaient l’air pauvres. » extrait de X-files.
La plupart d’entre nous voyagent dans la vie avec un bagage important, parfois excessif. Ne devrions nous pas commencer à réfléchir et à nous demander pourquoi nous sommes tant attachés aux choses ? Nombreux sont ceux pour qui les richesse matérielles représentent le reflet de leur vie, une preuve qu’ils existent. Ils associent consciemment ou non leur identité et l’image qu’ils ont d’eux-mêmes à ce qu’ils possèdent. Plus ils ont, plus il se sentent sécurisés, accomplis. Tout devient objet de convoitise : les biens matériels, les bonnes affaires, les œuvres d’art, les connaissances, les idées, les amis, les amants, les voyages, un dieu et même l’ego. Les gens consomment, acquièrent, accumulent, collectionnent. Ils « ont » des amis, « possèdent » des relations, « détiennent » diplômes, titres, médailles.. Ils croulent sous le poids de leurs possessions et oublient ou ne réalisent pas que leur convoitise les transforme en être sans vie, parce qu’assujettis à des envies toujours plus nombreuses. Bien des choses sont superflues mais nous ne le comprenons qu’au moment où nous en sommes privés. Nous en usions parce que nous les avions, non parce qu’elles nous étaient nécessaires. Que d’objets nous achetons parce que nous les voyons chez les autres !
Songer en vous arrêtant devant chacun des objets qui sollicitent vos sens, qu’il se dissout déjà, qu’il se transforme et qu’il tombera un jour en poussière. Rien n’est plus gratifiant que de savoir jauger avec méthode et vérité chacun des objets rencontrés dans la vie : quelle est leur utilité, à quel univers ils se rapportent, quelle valeur ils donnent à votre propre vie. Discernez ce qu’ils éveillent en vous. La seule façon de ne pas être possédé est incontestablement de ne rien (ou presque rien) posséder, et surtout de désirer le moins possible.
Chacun est libre d’avoir ce qui lui plaît, mais ce qui compte avant tout, c’est l’attitude que l’on a vis-à-vis des choses, c’est de connaître les limites de ses propres besoins, et ce que l’on attend de sa propre vie. »Au Japon, les intérieurs sont beaucoup plus épurés: les objets sont là uniquement parce qu'ils ont une utilité. La fonction de décoration est réduite à son minimum: un très bel objet, une estampe de maître, etc. Ou alors dans l'éphémère, comme l'ikebana. Donc voilà, plus qu'un texte à commenter, un exercice! Faites le tour de votre appartement, de votre maison, arrêter vous sur chaque objet et demandez-vous pourquoi vous le gardez. si il n'a plus son utilité: vendez-le, donnez-le, jetez-le! Vous n'êtes pas une poubelle, vous n'êtes pas un dépotoir où on range "en attendant"! Et je vous promets que c'est véritablement très agréable et satisfaisant de vivre dans un intérieur moins dense, moins sollicitant visuellement. C'est très reposant aussi! Si vous voulez en savoir plus, D.Loreau développe la même approche non seulement pour les objets, mais aussi: la garde-robe, le temps, les soins de beauté, le sommeil, l'alimentation, le mental, les autres. je peux d'ailleurs vous retranscrire ses conseils sur n'importe lequel de ces sujets si vous le désirez. Si pour certaines choses, nous savons que nous en faisons trop, il y en a d'autres où ce n'est pas si évident, les relation sociales par exemple... Faites le tour de votre répertoire téléphonique, et demandez-vous qui compte vraiment pour vous, qui vous apporte quelque chose, et pourquoi vous voyez les autres. (Bon, si vous désertez tous le forum, je n'aurai qu'à m'en prendre à moi-même...) Cela pose aussi la question de ce que vous êtes prêts ou pas à lâcher! Il y a des choses qu'on n'est pas prêt à lâcher même si l'on sait qu'elles nous encombrent ou nous polluent. J'ai essayé de faire ainsi la liste des choses auxquelles je ne peux pas renoncer, et de les hiérarchiser. Dans les choses les plus faciles à lâcher il y avait par exemple l'attachement aux choses (décoration surtout). Dans les choses moins faciles, il y avait l'attachement au divertissement (vidéo, livres...) qui sollicite beaucoup de mon temps. Dans les choses assez difficiles, il y avait l'attachement au désir de plaire, ce qui implique non seulement l'orgueil, mais aussi la conformité aux désirs d'autrui. Quant aux choses très difficiles, il y avait l'amour par exemple, mais aussi la recherche de réussite. Quel est le sens de vouloir se détacher des choses à ce point, allez-vous me dire. Quel est l'intérêt d'un monde sans plaisir, sans amour, sans fierté? Aucun sûrement. Mais là, je parle d'attachement: ce sont des choses qui me dominent et qui conditionnent mon comportement. Une fois qu'on a renoncé à une chose, il ne s'agit pas de s'en priver, mais d'y revenir avec plus de discernement, en sachant que cela ne nous est pas nécessaire. Les pélerinages sont plutôt pas mal pour cela: c'est parfois en se privant de la plupart des choses qu'on s'aperçoit qu'elles sont superflues. | |
| | | Kamui
Messages : 44 Date d'inscription : 08/09/2007 Age : 43 Localisation : Paris
| Sujet: Re: L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre Dim 13 Jan - 1:11 | |
| Tu m'avais déjà parlé de cet ouvrage et des conséquences immédiates qu'elles avaient eu sur ta mère (mode grand ménage de printemps activé).
Comme sur beaucoup de sujets de ce forum, je suis d'accord et...pas d'accord.
D'accord: Le matérialisme, fléau du monde moderne! Trop attaché à nos possessions matérielles, nous en oublions que le plus important n'est pas là. Ce n'est pas tant les objets qui sont visés ici je pense mais plutôt l'accumulation de choses, la possession,... Nous finissons par crouler sous nos étagères remplies à craquer! Je l'ai constaté moi même en vidant (un peu...) ma chambre. Je me sentais oppressé par tous ces objets qui agressaient mon regard et je me perdais dans ce fatras. Une fois la chambre un peu plus vide, je me suis senti de nouveau apaisé. On pourrait se dire que le vide est déroutant , que la somme des objets que nous avons amassé fait partie intégrante de nous et que l'on se sent amputé sans ces choses. Mais cette impression passe vite car l'on se retrouve un peu plus avec un étranger familier : nous, duquel nous étions séparés par toutes ses possessions.
Pas d'accord : Certains objets sont particuliers à nos yeux, ceux qui sont rattachés à une émotion, une personne,... Pour reprendre un exemple cité, j'ai quelques cailloux (le scientifique en moi hurle le mot "roche", mais je le fais taire!) ramenés de différents endroits. Outre le fait que je les trouve beaux, ils ont tous une histoire. Ils sont un peu ma mémoire externe en fait. Les livres aussi! Un livre : un monde. Une étagère de mondes parallèles alignés les uns à coté des autres! Joie de les relire et de les prêter pour faire découvrir aux autres ce qui nous a ému. Peut être (surement) suis-je encore trop raccroché à certains objets au niveau émotionnel? Quoiqu'il en soit, je ne me vois pas les abandonner (non pas jeter, mais vraiment abandonner) | |
| | | Lucile Admin
Messages : 144 Date d'inscription : 08/09/2007 Age : 41 Localisation : ici
| Sujet: Re: L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre Mar 15 Jan - 12:45 | |
| Oui, cette sensation d'être oppressé par son environnement visuel, sonore... c'est un bon indicateur je trouve! C'est clair qu'après la lecture du livre, il m'était impossible de vivre dans le même environnement. Après, je n'ai pas bazardé tout ce qui n'avait pas d'intérêt émotionnel (les mangas par exemple..) mais j'ai mis un tissu devant pour les cacher et alléger l'ambiance visuelle. Il arrivera peut-être un jour où je pourrais me séparer de ceux que je ne lis pas ou ceux qui m'ont moins plu, même si ça ne me rapporte rien en terme d'argent.
Mais pour moi, il est clair qu'il n'est pas question de tout jeter (ou cacher)! On n'est pas des robots non plus! Notre environnement est aussi l'expression de notre personnalité, et il est d'autant plus confortable de vivre dans une endroit avec peu d'objets, mais des objets auxquels nous sommes vraiment attaché. Mais c'est aussi un tri qui peut se faire petit à petit, et il faut aussi y revenir de temps en temps: les objets n'ont pas la même valeur au cours du temps; pour certains elle se dégrade, pour d'autre elle se bonifie. Comme le vin!
Mais finalement, quand on regarde autour de soi, il n'y a pas tant de choses auxquelles on tient vraiment, qui provoque un réel plaisir quand on les regarde. Surtout que comme il font partie de notre environnement quotidien, on finit par les oublier, par ne plus s'apercevoir qu'ils sont là. | |
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| Sujet: Re: L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre | |
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| | | | L'art de la simplcité, Dominique Loreau, jeudi 20 décembre | |
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